Pa Gari !
Si ça vous chante !
Prendre l’air
Danser, chanter dans l’espace commun
Transmettre à l’envi
Tel est l’énergie de « Pa Gari ! »
Ainsi est né le projet protéiforme « Pa Gari ! / Si ça vous chante ! »,
de cette envie de continuer à partager des savoirs avec le public,
avec plaisir, sans contrainte technique, spontanément, mais pas sans forme
Par Cécile Borne et Gildas Sergent
Genèse
A travers Treizour, leur dernier spectacle, les danseurs de Korriged Is, accompagnés des plus grandes voix de Bretagne (Annie Ebrel, Ifig Flatrès, Lors Landat, Nolùen Le Buhé, Jean-Pierre Quéré, Christian Rivoalen, Sylvie Rivoalen, Marthe Vassallo), exploraient l’idée de transmission.
Sous la conduite de Cécile Borne, plasticienne et chorégraphe contemporaine, et Gildas Sergent, chorégraphe historique des Korriged Is, chants et danses, Bretagne et ailleurs, textes et gestes, traditionnel et contemporain, composaient une vision mêlée et mouvante de l’échange et du passage de savoirs, pour finir par un partage jubilatoire avec le public.
Présentation
Des modules chantés et dansés, sorte de cellules-mères, se créent et évoluent en direct avec le paysage, le site traversé, les forces en présence (humaines, architecturales).
Des formes libres mais structurées, mêlant chanteurs, danseurs et spectateurs, prennent naissance dans l’espace collectif et essaiment. Une communauté se met en mouvement, partage et échange, retrouvant la spontanéité des transmissions d’hier. Les séquences se croisent les unes les autres et invitent le public, si ça lui chante ou le démange, à être acteur de cette création éphémère et simple, organique et jubilatoire.
Cécile Borne
Élevée au bord de la mer, sur les rivages de la Bretagne, Cécile Borne pratique depuis l’enfance la chasse aux trésors. Cette activité de naufrageuse détermine pour toujours sa fascination pour l’expérience de la limite et la poétique de la ruine.
Après des études d’arts plastiques à la Sorbonne, elle s’initie aux différents courants de la danse contemporaine à Londres et à Paris.
Suivent quinze années de tournées internationales avec des compagnies chorégraphiques (Hervé Diasnas, Jérôme Thomas, Saburo Teshigawara).
De retour en Bretagne, en 2000, elle investit la Grande Boutique à Langonnet. Elle y crée la Cie Aziliz Dañs qui travaille à la croisée des chemins entre danse contemporaine, arts plastiques, musique, vidéo, danse bretonne, masque…Elle y organise des événements autour de la danse, des arts plastiques (les Bœufs Endimanchés, DAW de danse). Elle s’attèle à un travail de recherche et de création sur des passerelles entre la danse bretonne (sa première formation) et la danse contemporaine.
Elle développe un travail de mémoire et de création autour des tissus échoués, questionne le corps, la trace, l’image, fait avancer ses projets avec une transversalité revendiquée. Depuis 2010, elle travaille avec Thierry Salvert à une série de portraits ciné – chorégraphiques : les mémoires vives.
Elle vit actuellement à Douarnenez.
Gildas Sergent
La chorégraphie comme passion, venue sans doute de l’enfance, ce plaisir de l’agencement d’histoires, de la poésie des déplacements, de pouvoir captiver un auditoire faites de mères, de grand-mères et de grands-pères. Eux-mêmes lui racontaient leurs vies. Il buvait leurs paroles, faites de joie, de grèves, de deuils, de voyage au bout du monde. De leur culture il a préféré, tout de suite ce qui faisait le quotidien, plutôt que cette image brillante mais folkloriste, des fêtes d’été pour touristes en mal d’exotisme. La danse, cet esthétisme élémentaire, lui permit, dans un corps d’adolescent, de pouvoir faire la paix avec son enveloppe. Danser des heures la gavotte et ne rien comprendre au plaisir d’être en sueur, accroché au bras de l’autre, tournant en rond et criant à l’occasion son envie que ça dure ! A l’âge adulte et à la fréquentation de personnes qui ont eu la gentillesse de lui faire partager leur pertinence, de multiples questions, mais aussi des réponses sont apparues. La danse est autre chose qu’un défilé de mode, c’est aussi et surtout une transmission, une émotion commune, une transe désirée et tant d’autres choses, tant d’autres choses…
Dès les années 80, il met ces envies au service du cercle de Douarnenez, puis à la mise en place des spectacles importants proposés par la confédération War ‘l leur. Son discours atypique plaît et les demandes de mise en scènes se font plus nombreuses. D’autres groupes lui demandent de les conseiller et en parallèle, les spectacles se succèdent au sein du groupe de Douarnenez, tous reconnus pour leur qualité par un prix départemental. La danse et la musique bretonne ne sont pas les seuls vecteurs de sa réflexion. Ainsi « Bobby and Sue » groupe de blues et Jazz lui demande de faire la mise en scène de son clip. A la demande de deux chanteurs et un musicien, il crée l’univers d’un spectacle qui se nomme « l’auberge bretonne ». Il sait aussi s’amuser avec sa culture en créant un personnage haut en couleur et lui faisant danser un mixte entre la zumba et la gavotte. Ce qui fait dire à Gérard Alle, écrivain de son état : « Ce chef d’œuvre iconoclaste est dû à Gildas Sergent, alias Alejandro Kerplouz, le chorégraphe délirant des Korriged Is, autrement dit ce cercle celtique de Douarnenez qui a depuis bien longtemps tourné le dos au folklore. »
Les Korriged Is
Acteur de la culture douarneniste depuis plus de 50 ans, le cercle celtique Korriged Is propose une vision vivante et contemporaine de la danse bretonne. Depuis une quinzaine d’années, il casse les codes traditionnels, utilisant la danse bretonne comme un moyen d’expression et non plus une fin en soi.
Des sujets contemporains (la lutte ouvrière, la guerre, la séparation, l’énergie, la résistance, le rapport à l’altérité, la transmission) sont traités dans des mises en scène novatrices au carrefour d’autres formes d’expression artistique (musique, chant, théâtre, projections vidéo) parfois très loin de l’univers bretonnant (ragtime pour « Je vous dirai… », disco 80’s et tango pour « Plogoff ! », danse contemporaine et Modern Jazz pour la création « Bivouac 4 étoiles » de R. Le Gourrierec ou pour « Treizour »).
C’est ainsi que près de 30 000 personnes ont assisté aux représentations de leurs spectacles (War an Aod, Je vous dirai…, Plogoff !, Egile, Treizour), primés à l’échelle départementale et nationale.